L'héritage culturel de Huahine
Huahine-Iti dépendait de Huahine-Nui, chaque île disposant de quatre districts aux temps anciens. L'île de Huahine est connue pour le village de Maeva, où tous les chefs de districts vivaient jadis côte à côte et procédaient au culte des ancêtres sur leurs marae respectifs.
Les grands chefs de Huahine vivaient sur la fine bande de littoral, au bord du lagon. Le grand marae Manunu, sur l'îlot en face du village de maeva, et le Marae Anini de parea faisaient office de marae communautaires, pour Huahine-Nui et Huahine-Iti respectivement.
Chaque marae dispose d'une plate-forme à deux niveaux (ahu), emplacement surélevé pour les dieux. Le Marae manunu et le marae Anini sont les seuls marae de îles sous-le-vent à disposer de ahu à deux niveaux.
Le Dr. Kenneth P. Emory du Bishop Museum de Honolulu, a été le premier à relever les types, les fonctions et les noms des marae de Huahine en 1925. Le Dr. Yosihiko Sinoto, également du Bishop Museum restaura lemarae de Maeva pour l'office du tourisme de Tahiti de 1967 à 1968. Plus tard le Dr. Sinoto mit à jour 35 marae supplémentaires sur la colline de Mata'ire'a située derrière le village de Maeva.
Marae Anini, Parea
Le Marae Anini était fréquenté par la communauté de l'extrémité méridionale de Huahine-Iti. Les divinités, Oro (le dieu principal de la guerre, en l'honneur de qui la plupart des sacrifices humains étaient pratiqués) et Hiro (le dieu trompeur), étaient adorés sur ce marae. Le dernier prêtre de cemarae, Hiro, déclara au réverend William Ellis en 1818, qu'il se rappelait au moins 14 sacrifices humains.
La caractéristique pricipale du marae anini est son ahu. De petites plates formes, ro'i étaient considérées comme des lits pour les dieux oro et Hiro. Les pierres dressées à la verticale, ofa' i turui, permettaient aux prêtres et aux chefs de s'adosser pour se reposer ou bien encore sont des monuments commémoratifs pour les chefs décédés.
Un petit marae avec des pierres dressées dans la partie longeant la route fut construit lorsqu'une famille royale adopta un enfant de lignée inférieure. Une plate-forme très éloignée de l'enceinte désigne l'endroit où se trouvait la maison de Oro. Sous chaque pilier de la maison, une personne humaine était offerte en sacrifices.
Marae Manunu, motu Maeva
Tane, le dieu dominant de Huahine, était adoré sur ce marae, qui desservait la comunauté de Huahine Nui.
Tane était le dieu de la guerre et du poisson de Huahine. il était associé à la construction de pirogues, la confection d'herminettes ainsi qu'au tressage de cordes. Le dieu Oro, qui fut introduit plus tard, était aussi adoré sur le marae Manunu.
A côté du ava'a (lit pour un dieu ou plate-forme destinée à placer des images) se trouve la tombe de Raiti, le dernier grand prêtre de Maeva. Lors de sa mort en 1915, un des blocs de pierres du marae s'effondra. Conformément à ses dernières volontés, il fut enterré sur le site du marae.Les fondations d'un petit fare pote'e (maison arrondie contenant des tambours sacrés et articles de cérémonie) se trouvent dans l'enceinte dumarae.
Regardez attentivement le bloc de pierre du ahu du côté aeroport : vous verrez le pétroglyphe d'une tortue. La tortue était considérée comme lereflet du dieu dans la mer .
Les Parcs à poissons
Les parcs à poissons dans le lagon aux alentours du village de Maeva sont toujours utilisés aujourd'hui. le poisson entre par les ouvertures lors des marées montantes et descendantes et est capturé ensuite avec de grandes épuisettes. Les parcs à poissons sont des pièges dans lesquels les poissons s’engouffrent et ne peuvent plus ressortir. Ce n’est pas seulement une méthode de pêche très simple, c’est une forme primitive de l’aquaculture, puisque le parc à poissons permet de conserver les prises vivantes. Autrefois ces pièges à poissons constituaient une abondante source de nourriture pour les familles de chefs.